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Un mois plus tôt, la Commission de restructuration des soins de santé, mandatée par le gouvernement conservateur de l’Ontario, avait annoncé que le seul hôpital de langue française en province allait fermer ses portes à tout jamais.

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La communauté franco-ontarienne, secouée et atterrée par cette annonce inattendue, allait monter aux barricades pour empêcher cette fermeture qu’elle jugeait injustifiée et injustifiable.

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Après cinq années de lutte, la justice donnait raison aux Francos. L’Hôpital Montfort était sauvé.

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Mais qu’a-t-on sauvé au juste durant cette lutte de cinq années du mouvement SOS Montfort? Qu’est devenu ce «petit» hôpital du chemin de Montréal pour lequel nous avons lutté il y a un quart de siècle?

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Le Droit a posé la question au D^r Bernard Leduc, président et directeur général de l’Hôpital Montfort depuis 2010. Le D^r Leduc, qui s’est joint à l’équipe de médecins de cet hôpital en 1998 – en pleine crise SOS Montfort – y a aussi occupé le poste de médecin-chef de 2004 à 2009.

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«La crise reliée à l’annonce de la fermeture de l’Hôpital Montfort a été un événement marquant pour la communauté franco-ontarienne, mais c’est aussi une crise qui a eu des répercussions bien au-delà de la région desservie par Montfort, affirme-t-il. Oui, entre février 1997 et aujourd’hui, l’hôpital a doublé en superficie et plus que doublé en termes d’employés, en plus d’ajouter des services que nous n’avions pas comme la médecine nucléaire, l’imagerie par résonance magnétique, le laboratoire de sommeil et quelques cliniques de spécialités supplémentaires. Il y a eu aussi la désignation comme hôpital universitaire et plusieurs progrès au niveau de la qualité des services, de l’amélioration des services et de la satisfaction des patients. Et c’est sans parler de l’ouverture en juin dernier du Carrefour de santé Orléans qui est un modèle innovateur de prestation de services.»

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«Mais la crise de 1997 a aussi eu des répercussions au niveau national, poursuit le D^r Leduc. On a eu, par exemple, la création du Consortium national de formation en santé, ainsi que la création de la Société santé en français. En 1998, il y a eu la création du Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario. Et aujourd’hui, on voit qu’il y a maintenant des réseaux de santé en français dans tout le Canada, dans toutes les provinces et les territoires. Donc on peut dire qu’il y a vraiment eu une reconnaissance de l’importance de donner des services en français qui découle de la crise SOS Montfort d’il y a 25 ans.»

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«Si on pouvait retourner dans le temps, d’imaginer le D^r Leduc, j’aimerais bien voir quel aurait été le cheminement de Montfort si la Commission avait dit en février 1997: “Montfort restera ouvert”, et s’il n’y avait jamais eu de mouvement SOS Montfort. Bien sûr, l’hôpital aurait continué à offrir des services de qualité. Mais en serions-nous où nous en sommes aujourd’hui si nous n’avions pas eu à passer à travers cette difficile crise? Probablement pas. On est passé d’un budget de 39 millions lors de la fermeture annoncée à un budget de 230 millions aujourd’hui. Sans cette crise, nous aurions probablement eu des projets et on se serait développé. Mais définitivement pas au rythme avec lequel Montfort s’est développé au cours des 25 dernières années.»

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C’est ce que les Franco-Ontariens ont sauvé en 1997. Un «petit» hôpital – leur hôpital – qui aujourd’hui se classe parmi les 100 meilleurs hôpitaux au Canada. C’est ce que le mouvement SOS Montfort a changé.

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Mais il y a une chose qui n’a pas changé à Montfort et qui ne changera jamais: le patient pourra toujours être servi et soigné en français.

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«La langue de travail à l’Hôpital Montfort est le français et elle le sera toujours, assure le président et directeur général. L’engagement de l’hôpital de continuer à offrir et à garantir à la population des services en français 24 heures sur 24 et sept jours semaine restera présent. Quand on est malade, on n’est pas bilingue. Tu peux te commander une pizza en anglais. Mais c’est une tout autre histoire lorsque tu dois exprimer comment tu te sens et décrire la douleur et les émotions qui viennent avec ça. En santé, c’est primordial que les gens puissent s’exprimer dans leur langue maternelle.»

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— Est-ce que l’Hôpital Montfort soulignera à sa façon la journée du Grand ralliement SOS Montfort, le 22 mars?

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— C’est clair qu’on la soulignera, répond le D^r Leduc. Certaines activités auront lieu, bien que nos capacités de faire un grand événement soient limitées en raison de la pandémie et de la pénurie de ressources. D’un autre côté, c’est à mon avis un événement qui appartient à la communauté francophone de l’Ontario. La cause Montfort a démontré l’importance d’avoir des institutions auxquelles les francophones peuvent s’attacher. La communauté, par solidarité, doit souligner et célébrer ces événements importants. Comme elle doit célébrer les autres étapes et les autres succès qui ont suivi la lutte de SOS Montfort.

Pour lire l’édition intégrale du cahier du 25^e anniversaire du Grand Ralliement de SOS Montfort, cliquez ici

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