Après tout, des victoires lors de ces parties utilisées pour évaluer la progression individuelle des joueurs d’avenir n’est garante de rien, les 11 victoires d’affilée enregistrées lors d’événements du genre depuis 2016 en faisant bien foi puisque le «gros club» a mangé son pain noir pendant une reconstruction où il a regarni sa banque d’espoirs, justement.

Les circonstances des derniers jours n’ont pas été à trop avantageuses pour la troupe dirigée par Troy Mann non plus puisque deux des joyaux de l’organisation, le défenseur Jake Sanderson et le centre Shane Pinto, n’ont joué qu’un seul match, le revers de 5-4 vendredi contre Boston, tandis qu’un troisième, Ridly Greig, est tout simplement resté à Ottawa avec une épaule endolorie. Puis deux autres bon espoirs, les attaquants Viktor Lodin et Zack Ostapchuk, se sont retrouvés sur la touche, le premier vraisemblablement victime d’une commotion cérébrale dimanche lors du revers de 7-2 contre Montréal lorsque frappé par Arber Xhekaj.

Mann n’avait que 11 attaquants et six défenseurs à sa disposition lundi contre les Sabres de Buffalo, et ses ouailles ont manqué de carburant en troisième période, leurs hôtes comptant trois buts sans réplique pour l’emporter 6-3. Ottawa a été dominé 41-19 alors que le gardien invité Jakob Robillard a été débordé devant le filet, comme Mads Søgaard et Kevin Mandolese lors des deux matches précédents.

Tout n’était pas négatif cependant alors que l’attaquant Angus Crookshank a compté deux buts pour montrer qu’il est bien remis de la blessure au genou qui lui a fait rater toute la saison dernière. Roby Järventie a réussi l’autre sur une échappée, semblant plus inspiré que lors des deux sorties précédentes. L’ancien premier choix Tyler Boucher et Philippe Daoust ont obtenu deux passes chacun.

En dressant un bilan du tournoi de son point de vue d’assistant au d.g. qui est aussi responsable du dépistage, Trent Mann préférait s’attarder sur le positif plutôt que le négatif.

«La fiche de victoires et défaites n’est pas ce à quoi nous étions habitués lors des dernières années, mais ce n’est pas vraiment l’objectif de toute façon. On cherche ultimement à voir où chaque joueur est rendu individuellement dans son développement après la saison estivale. Quand on regarde chaque joueur, il y a du positif et du négatif, a dit Mann, le frère de Troy, en entrevue avec SensTV. Celui qui s’est le plus démarqué, et c’était vraiment bien de le voir aller après une année sans jouer de match, était Crookshank. Il a probablement été notre meilleur joueur de ce tournoi et un des attaquants qui s’est le plus fait remarquer dans le tournoi (impliquant six équipes). Nous sommes bien heureux de ça et contents pour lui alors qu’il a eu un long chemin à faire pour récupérer.»

Après le fougueux attaquant de 23 ans, Mann a eu de bons mots également pour le défenseur québécois Maxence Guenette, «qui a montré un bon leadership alors qu’on l’avait nommé capitaine et qui a joué beaucoup de minutes», pour le centre franco-ontarien Philippe Daoust, «qui manie vraiment bien la rondelle en plus d’avoir d’autres bonnes habiletés», et pour l’ancien premier choix Tyler Boucher, «qui affiche une bonne progression alors que son développement est à plus long terme en se basant sur tout le hockey qu’il a manqué».

Parmi les jeunes d’âge junior, Mann a bien aimé le jeu des défenseurs de 18 ans Tomas Hamara et Jorian Donovan, qui ont été des choix de troisième et cinquième rondes respectivement au repêchage de juillet dernier. «Ils vont tous deux retourner dans le junior éventuellement et ils devraient profiter de cette expérience cette saison», a-t-il souligné.

Il reste à voir combien des 26 joueurs qui étaient au camp (incluant les blessés) seront retenus pour le camp principal de l’équipe qui va se mettre en branle mercredi avec les examens médicaux, et jeudi sur la glace du Centre Canadian Tire.