Les employés des Services des programmes et de l’administration, des services techniques, des services d’exploitation et de l’enseignement et bibliothéconomie se prononceront sur un vote de grève du 22 février au 19 avril.
Ce vote de grève s’ajoute à celui que tiendra la majorité des employés de l’Agence du revenu du Canada (ARC) cet hiver.
Contrairement à ceux-ci, qui revendiquent une hausse salariale moyenne de 8,6% par année en plus d’un rattrapage de 9% – et donc une hausse globale de 30% sur trois ans – les employés de l’administration centrale demandent une augmentation annuelle moyenne de 4,5% sur trois ans.
Le Conseil du trésor a offert le printemps dernier une hausse salariale annuelle de 2,06% pendant quatre ans.
«Le coût de la vie augmente, mais les salaires stagnent. Nos membres sont laissés pour compte. On ne peut pas attendre», a déclaré par communiqué le président national de l’AFPC, Chris Aylward.
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«Ridicules» et «exagérées»
Au gouvernement, des sources ont qualifié en coulisse de «ridicules» et d’«exagérées» les revendications du syndicat. S’il convient que les fonctionnaires ont aidé le Canada à traverser la pandémie, le fédéral répète depuis des mois qu’il faut une entente équitable pour les travailleurs et dans l’intérêt supérieur des Canadiens.
Le Secrétariat du Conseil du trésor s’est dit «déçu» que le syndicat ait pris ce chemin «au lieu de se concentrer sur la négociation».
«Nous croyons qu’il y a une grande marge de manœuvre pour négocier une entente juste et raisonnable pour les fonctionnaires. Nous demandons à l’AFPC de retourner à la table de négociation», affirme le ministère par communiqué.
Dans un rapport déposé au Parlement en novembre, le directeur parlementaire du budget Yves Giroux relevait que «les dépenses gouvernementales consacrées aux salaires et aux avantages sociaux des fonctionnaires devraient atteindre près de 55 milliards de dollars cette année, soit environ 130 000$ par employé à temps plein».
Selon lui, en vertu des plans de dépenses du gouvernement fédéral, le nombre d’employés à temps plein pourrait franchir la barre des 409 000 d’ici 2026-2027 et les dépenses pour les payer atteindraient alors 59,1 milliards.
Outre une hausse salariale, les travailleurs revendiquent notamment un encadrement du télétravail, une meilleure conciliation travail-famille et de meilleurs horaires de travail.
En mai, l’AFPC a claqué la porte des négociations après avoir reçu l’offre salariale bonifiée de l’employeur qu’elle jugeait toujours dérisoire.
Depuis, la médiation n’a rien donné et une commission de l’intérêt public a recommandé à un des groupes de travailleurs et au Conseil du trésor de reprendre les négociations et de «modérer leurs demandes».
«Les négociations doivent aller de l’avant, note la commission dans sa décision de la semaine dernière. Une fois que les questions communes auront été réglées, cela fournira une architecture globale pour le règlement des autres questions à la Table.»
Négos
Les deux parties répètent qu’ils sont prêts à retourner à la table de négociation. La présidente du Conseil du trésor, Mona Fortier, affirmait récemment que c’était l’endroit pour «avoir des discussions difficiles et courageuses».
Le syndicat, lui, veut qu’Ottawa lui montre davantage «de respect». Cela fait au moins un an que l’AFPC sème l’idée d’une grève dans l’esprit de ses membres.
En entrevue au Droit en décembre, Chris Aylward était d’ailleurs catégorique.
«Nous avons 165 000 membres dans une position de grève potentielle. Nous pouvons essentiellement fermer ce pays rapidement», disait-il.
La dernière grève générale de l’administration centrale de la fonction publique du Canada remonte à 1991.