Le contrat a été accordé sans tambour ni trompette au début du mois de juillet. Il entrera en vigueur en mai 2024. Derichebourg a été le seul soumissionnaire à répondre à l’appel lancé par la Ville en mai dernier. La directrice du service de l’eau et des matières résiduelles, Chantal Marcotte, précise que le prix du contrat représente une augmentation par rapport à la précédente entente, mais qu’il est 30% inférieur à ce que s’attendait à payer la Ville dans le contexte du marché actuel. «On a été extrêmement surpris parce que dans d’autres villes comme Montréal et Québec, les coûts ont explosé de 70%», souligne-t-elle.
Contrairement au contrat signé par la Ville avec Derichebourg en 2016, au coût de 45 millions, la nouvelle entente de 66 millions qui sera en vigueur jusqu’en 2029 ne comprend pas le service de collecte du recyclage, mais uniquement la collecte des ordures, des matières compostables, des encombrants et des résidus verts. Le contrat pour la collecte des matières recyclables fera l’objet d’un autre appel d’offres distinct qui sera lancé plus tard cet automne.
Cette fracturation des contrats est rendue nécessaire par les nouvelles exigences administratives du gouvernement du Québec qui par le biais d’Éco Entreprises Québec a repris la responsabilité de l’organisation de la filière recyclage dans le but d’uniformiser les pratiques dans toute la province.
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«Il va y avoir beaucoup de changements pour les citoyens dans les prochaines années, avertit Mme Marcotte. On a vu les nouveaux camions de Derichebourg il y a deux semaines. La collecte sera robotisée et se fera en latéral. Les citoyens devront apprendre à bien positionner leurs bacs. Les matières compostables et les ordures seront ramassées en même temps, dans deux compartiments séparés du camion. Il n’y aura qu’un chauffeur. On va avoir besoin d’une grosse campagne de sensibilisation pour expliquer tout ça. Pour le recyclage, on ne sais pas encore. Ça pourrait même être fait par une autre entreprise.»
La Ville de Gatineau dit avoir confiance que Derichebourg ne revivra pas les difficultés des dernières années puisque la Ville s’est assuré d’éviter les collectes spéciales qui se chevauchent et les augmentations momentanées des volumes. «Le calendrier annuel a été confectionné dans l’objectif d’assurer une demande stable toute l’année, explique Mme Marcotte. Ça permet une prévisibilité et une stabilité des volumes pour le collecteur.»
Des changements majeurs sont aussi à prévoir dans la collecte des résidus verts qui sont actuellement ramassés chaque semaine. Il ne devrait rester que cinq collectes par année, deux au printemps et trois à l’automne, dès l’entrée en vigueur du nouveau contrat avec Derichebourg. «Le conseil municipal a demandé à ce qu’on revienne avec des solutions pour gérer les résidus verts en dehors des cinq collectes spéciales, a rappelé la directrice du service de l’eau et des matières résiduelles. C’est actuellement en analyse et nous ferons des propositions au conseil en février prochain.»
Recyclage: Gatineau retardé par Québec
Le nouveau Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) de la Ville de Gatineau prévoyait de rendre obligatoire le recyclage pour les Institutions commerces et industries (ICI) dès l’été 2024. La Ville est cependant forcé de ralentir le pas en raison des nouvelles façons de faire du gouvernement du Québec. Les ICI ne seront pas obligées de recycler avant 2027, confirme Mme Marcotte.
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«On vient de s’entendre avec Éco Entreprises Québec, note la fonctionnaire. On a été les premiers au Québec à travailler avec eux. Leur but est d’uniformiser la collecte des matières recyclables, partout au Québec, mais on a pu négocier des modalités personnalisées, propres aux besoins de notre ville. En fait, nous avons pu modifier plus de 50% de la première entente qui nous avait été proposée. Il n’y a que pour la portion de la collecte du recyclage dans les ICI qu’il y a eu un enjeu. Éco Entreprises Québec n’était pas prêt à intégrer ça tout de suite dans l’organisation.»
Rien n’empêchera toutefois la Ville d’inciter les ICI à signer des contrats de collecte privés pour leurs matières recyclables en attendant que la Ville puisse offrir le service à même son contrat de collecte dans quatre ans.