«Peut-il vraiment y avoir une pleine réconciliation? Ils ont enlevé la vie de tellement de gens», demande par exemple Lori, venue rendre hommage aux survivants et aux victimes des pensionnats autochtones en compagnie de son fils Colton.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/3DCJQ2FVGRCLHGVZLYJ27NZVHI.jpg)
«C’est un départ, indique pour sa part Jennifer Arcand. C’est très important pour moi, de savoir que l’on reconnaît le traumatisme infligé aux miens. De sentir qu’il y a de sincères remords. Ceci dit, il y a encore du travail à faire.»
Cette dernière est venue de Saskatchewan avec sa tante pour passer le 30 septembre dans la capitale fédérale. Elle raconte avoir passé sept ans au pensionnat St. Michael’s de Duck Lake, en Saskatchewan.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/QU2ZB3MYLJBWRMA4C37ETBLCTE.jpg)
«Je suis une survivante de quatrième génération et je ne connais pas ma langue, déplore Mme Arcand. Ça me dérange beaucoup, parce que je ne peux pas bien communiquer avec ma mère et mes tantes. C’est quand je pense à ce fait que je ressens le plus d’amertume, à ce que la perte de notre culture et de notre langue nous a volé.»
De son côté, Lori qui habite dans l’ouest d’Ottawa soutient s’être rendue sur la colline parlementaire pour rendre hommage à ses ancêtres autochtones, ainsi qu’à Mary Papatsie, une membre de sa famille dont le corps a été retrouvé derrière une résidence de Vanier l’an dernier par des travailleurs de la construction.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/FBDLD4AHZJECZCXG7IJ6IUZLSY.jpg)
«C’est important. Nous devons reconnaître et comprendre le fait que tout ceci est arrivé, affirme Lori. Des gens vivent encore une vie marquée par les conséquences de ce qui s’est produit dans ces pensionnats.»
Selon le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR), pas moins de 150 000 enfants ont fréquenté les pensionnats autochtones à travers le pays durant une période de plus de 150 ans. Plusieurs d’entre eux y sont décédés. Ces écoles ont été financées par le gouvernement fédéral à partir des années 1880 avec l’objectif d’assimiler les peuples autochtones et détruire leur culture et leur langue.
Présenter «l’histoire complète»
Durant un discours sur la colline du Parlement samedi, la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, a livré un plaidoyer pour un meilleur enseignement de l’histoire des pensionnats autochtones à travers le pays.
«La vérité détient un énorme pouvoir, a lancé Mme Simon qui a reçu un accueil chaleureux de la foule à son arrivée sur scène. Il nous faut un système plus unifié afin de nous assurer que l’on enseigne l’histoire complète du Canada dans nos écoles.»
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/JBJN5CSW6NEEFCKOKA42IMQW44.jpg)
«Je crois qu’il est très important de se souvenir que, même si nous réalisons des avancées sur ces enjeux, on ne voit pas nécessairement un impact direct dans les communautés», a ajouté la première gouverneure générale autochtone de l’histoire du Canada.
L’aînée métisse Angie Mercredi Crerar a pour sa part utilisé sa tribune sur la colline du Parlement samedi pour souligner l’impact élargi du traitement inégalitaire réservé aux autochtones du pays à travers les années.
«Plusieurs milliers des nôtres ont souffert, que ce soit de dépendances, d’abus sexuels ou de dépression. Nous étions des sauvages et devions adopter la façon de vivre de l’homme blanc et sa langue», a souligné Mme Mercredi Crerar.
La Journée de la vérité et de la réconciliation pouvait être soulignée de plusieurs façons à Ottawa au cours des derniers jours, comme ce fût le cas samedi sept succursales de la Bibliothèque publique d’Ottawa où étaient offertes une série d’activités en lien avec l’histoire des pensionnats.
La veille, la Commission de la capitale nationale a pour sa part organisé une cérémonie officielle pour souligner le changement de nom de la promenade Sir-John-A.-Macdonald, maintenant la promenade Kichi Zībī Mīkan.