Ce dernier s’attendait à une forte hausse statistique de l’itinérance dans la région, mais n’avait pas vu venir l’explosion de 268% avancée dans le rapport. «Ça m’a frappé, je n’ai même pas lu le reste du rapport, j’ai tout de suite communiqué avec le ministère pour leur demander d’avoir des explications additionnelles, a-t-il relaté. Ils m’ont répondu ce matin.» Un dénombrement incomplet en 2018 et une méthodologie plus efficace en 2022 expliquent en partie la hausse statistique, mais dans la réalité, sur le terrain, ajoute-t-il, la hausse en Outaouais reste la plus élevée de tout le Québec.
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Le grand patron du CISSSO a précisé avoir déposé une demande de 3,4 millions de dollars au ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, pour financer l’ajout de 40 places en hébergement de transition dans la région. «Le ministre a annoncé ce matin un budget additionnel de 15,5 millions, alors faites la proportion pour 3,4 millions, a-t-il lancé aux médias présents lors de la conférence de presse. Si on me l’autorise, je pense qu’on est en bonne voie par rapport au reste du Québec, je dis simplement que j’ai très confiance.» Il précise que les 40 places dont il est question existent déjà et qu’il ne manque que l’argent pour être en mesure de les rendre disponibles.
M. St-Onge a ajouté que le CISSSO est aussi sur le point de finaliser l’acquisition de roulottes de chantier qui serviront de halte chaleur à proximité du Gîte Ami dès les prochaines semaines. «Je peux installer ça dans les 30 prochaines journées, a-t-il précisé. Elles vont être sur le terrain du stationnement de Guertin. On aura une capacité d’environ 30 personnes qui pourraient avoir du répit ou passer une nuit. Il y a un autre endroit aussi où on prévoit peut-être mettre une roulotte [rue Notre-Dame dans le secteur Gatineau].»
Il ne s’agira toutefois pas d’un refuge d’urgence, mais seulement d’un lieu de passage permettant aux gens de se réchauffer et se reposer. «Les gens vont pouvoir se coucher au sol, mais on ne commencera pas à installer des lits et des choses comme ça, ce n’est pas approprié pour ce type d’usagers, a précisé le patron du CISSSO. Les gens passent parfois la nuit couchés sur un trottoir. Ça, on ne veut pas ça. Ils vont être à l’intérieur, ça va être chauffé. Il va y avoir des toilettes, mais à l’extérieur, des toilettes chimiques.»
Longue discussion avec Carmant
Yves St-Onge a mentionné avoir eu une «longue discussion» avec le ministre Carmant il y a une semaine et que les enjeux liés aux surdoses et aux drogues de synthèse ont été largement abordés. Lundi, en entrevue avec Le Droit, M. St-Onge affirmait entretenir beaucoup d’inquiétudes par rapport à la situation observée actuellement à Ottawa et s’attendre à ce que «ça traverse» à Gatineau beaucoup plus tôt que tard.
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«C’est clair que ce qui se passe actuellement [à Ottawa], ce que vous voyez, ça s’en vient chez nous, a-t-il répété jeudi. Ça fait deux rencontres que j’ai avec la directrice de la santé publique et je lui ai dit que ça prend un plan d’action. J’ai parlé avec la mairesse Bélisle et je vais la rencontrer dans les prochaines semaines.»
M. St-Onge a indiqué que le ministre Carmant «convient» que Gatineau se dirige vers un problème additionnel en lien avec les drogues dures. «Si les gens pensent que je suis quelqu’un qui s’inquiète pour rien, avec l’expérience que j’ai, je vous le dis, c’est une question de temps, la courbe augmente progressivement et ça va devenir le problème numéro un. Tantôt, quand on va parler d’itinérance, on va mêler ça avec des problèmes de gens dans la rue qui prennent des drogues dures. Vous les avez vus les reportages.»
Avec Justine Mercier, Le Droit