Symposium de Gatineau: les amateurs d’arts vont en voir de toutes les couleurs

Tout au long du week-end, la Maison du Citoyen de Gatineau accueillera quelque 70 artistes peintres et sculpteurs au Symposium de Gatineau.

Le Symposium Gatineau en Couleurs, plus grand symposium en arts visuels à se dérouler en Outaouais, a amorcé sa 16e édition, ce vendredi 29 septembre.


Tout au long du week-end, la Maison du Citoyen de Gatineau accueillera quelque 70 artistes peintres et sculpteurs.

La moitié des artistes invités provient de l’Outaouais, l’autre moitié ayant fait les voyage des quatre coins du Québec et de l’Ontario pour bavarder avec le public, exposer leurs œuvres... et dans la perspective de conclure quelques ventes, à l’occasion de cette grande foire à saveur commerciale.

Les visiteurs auront la chance de participer à un tirage permettant de remporter une toile signée par Diane Fontaine. L’artiste basée à Buckingham est l’une des invitées d’honneur de cette 16e édition. Le tirage aura lieu dimanche, en même temps que sera remis le prix du public.

Au détour des étals – ou des chevalets arborant des œuvres en cours de production, façon de voir certains peintres au travail, et d’amorcer la conversation – les amateurs d’art pourront évidemment croiser l’aquarelliste Jean-Yves Guindon, qui est président de l’événement depuis ses tout débuts.

Jean-Yves Guindon, président du Symposium «Gatineau en Couleurs».

Il est aussi l’ambassadeur officiel. Et c’est à ce titre qu’il participe à la sélection des artistes.

Comme il semble primordial, aux yeux du comité de sélection, de donner une chance à la relève en arts visuels, trois artistes étudiants de l’Université d’Ottawa ont été invités à se greffer aux invités, qui sont tous, eux, professionnels ou semi-professionnels.

L’an dernier, le Symposium Gatineau en Couleurs avait donné à trois jeunes artistes issus de l’ÉMI – l’École multidisciplinaire de l’image, rattachée à l’Université du Québec en Outaouais – la chance de mieux se faire connaître, rappelle Mé Guindon. (L’événement s’était alors tenu à l’hôtel Hilton DoubleTree, les espaces de la Maison du Citoyen étant indisponibles en raison de travaux de rénovations.)

«C’est, année après année, une sélection assez surprenante. Il y a du monde qui vient de loin pour participer à notre Symposium. [...] Et on reçoit au moins 300 demandes par an», précise M. Guindon, témoignant par la bande de la qualité des quelque 70 candidats retenus à l’issue de ce processus d’évaluation. Le comité veille en même temps à «varier les médiums représentés», ainsi que les origines géographiques, ajoute-t-il toutefois.

Ainsi, quatre sculpteurs de Gatineau ou des environs se sont glissés au côté des 31 artistes-peintres de Gatineau ou des environs ; et, sur les 35 artistes de l’extérieur de la région se trouvent deux sculpteurs – des artisans qui, collectivement, travaillent «aussi bien le marbre, que le bois ou le métal».

Comme le jugement des qualités esthétiques d’une œuvre repose sur des critères forcément subjectifs, le comité s’efforce de juger le «potentiel» de chaque artiste, à travers les corpus d’œuvres qui leur sont soumises, fait aussi valoir l’ambassadeur.

Parmi les nouveaux visages que les collectionneurs auraient tout intérêt à surveiller, en Outaouais, M. Guindon suggère les noms de la Gatinoise Deborah Thellend, qui s’amuse beaucoup avec les formes et n’hésite pas à varier les sujets abordés, ou encore Denis Larouche, qui propose des choses très intéressantes en marge de sont travail de restaurateur d’œuvres, lui qui est à l’emploi du Musée canadien de l’histoire.

Emmanuelle Cotton-Dumouchel discute avec son père Serge Dumouchel.

Vendre, mais pas à tout prix

Le Symposium gatinois accueille bon an mal entre 4000 et 5000 personnes, au fil de deux jours et demi d’activités, estime M. Guindon. Entre 100 et 125 tableaux ont été vendus lors de la 15e édition, partage-t-il.

Le fait de prendre le temps d’échanger avec les visiteurs et de démystifier le travail de création, ou simplement pour parler de son coin de pays, est ce qui fait le charme – et le succès – de l’événement, postule Jean-Yves Guindon. De tels contacts sont d’autant plus importants qu’ils peuvent aboutir sur des transactions – même si c’est parfois à long terme, et non pas immédiat.

«Les ventes sont fondamentales, surtout pour ceux qui viennent de loin et qui ont bien souvent investi quelques milliers de dollars en hébergement, en transport et en encadrements.»

Une cloche d’école retentit d’ailleurs à chaque fois que quelqu’un vend un tableau, histoire de souligner l’heureux événement.

Une partie des profits réalisés sur les ventes de chaque œuvre retourne dans les coffres de l’organisme sans but lucratif qui organise ce Symposium.

Les visiteurs auront la chance de participer à un tirage permettant de remporter une toile signée par Diane Fontaine.

Guindon: bientôt 40 ans de arrière

L’ambassadeur, en revanche, n’y expose pas une seule de ses toiles. Lui dont la carrière est déjà bien établie – il amorcera l’an prochain sa 40e année à titre de peintre professionnel – a peint près de 4700 toiles depuis qu’il a quitté, en 1984, son emploi de directeur de l’aéroport de Gatineau pour réaliser son rêve, et embrasser la carrière de peintre à laquelle il aspirait depuis qu’il était enfant.

Ses toiles – des paysages champêtres et forestiers, surtout, ainsi que des représentations du patrimoine bâti; mais le peintre a touché à tous les styles, avant de se spécialiser – s’envolent comme des petits pains.

À l’exception de la centaine de tableaux qui ‘traînent’ dans sa maison-galerie d’art de Saint-André-Avellin, où il organise quelques expositions par an, «tout le reste est déjà parti dans des collections privées». On s’arrache jusqu’en Europe ses paysages typiquement canadiens, se réjouit M. Guindon.

L’autodidacte se contente désormais d’un rythme de vie tranquille. Il ne peint plus que 150 tableaux par an – alors que sa production pouvait monter à plus de 250 toiles par an, à l’époque où il était représenté par une poignée de galerie, et qu’il parvenait difficilement à satisfaire les commandes.

Jean-Yves Guindon a reçu en 2019 la médaille de l’Assemblé nationale, distinction venant souligner son parcours artistique en même temps que son engagement communautaire et philanthropique. La même année, le peintre et ses toiles étaient au centre d’un événement artistique caritatif qui avait permis de récolter 25 000 dollars au profit de la Maison Mathieu Froment-Savoie.

Le Symposium aussi, comporte un volet caritatif, puisqu’on y vendra des calendriers illustrés, dont les profits seront en partie remis à la fondation Parkinson Outaouais.