Les deux complices qui collaborent ensemble depuis plus de quinze ans, ont scellé leur duo en 2017, en adoptant le nom The Flamenco Hive, appellation abandonnée depuis au profit de Vermillon, nom du collectif sous lequel ils poursuivent leur collaboration. Et, à la ville, ils forment un couple
Vermillon est bien un «collectif» à géométrie variable, et non un duo, insistent les deux créateurs, qui aiment s’entourer de musiciens. Au CNA, ils seront épaulés du bassiste Marc-André Drouin (un Franco-Ontarien originaire d’Embrun, qui accompagne Laurence Jalbert depuis des années) et du percussionniste Hanser Santos Gomez, un Néo-Montréalais d’origine cubaine.
«Ça sera mon premier vrai show depuis la pandémie – à part cet été, quand j’ai participé au Festival de guitare [Alla Grande] – mon premier concert où je ne sers pas du réchauffé. Ou à tout le moins pas plus que 5% de réchauffé, parce que je fais toujours une ou deux pièces classiques», souligne le Gatinois, diplômé en guitare classique.
Vermillon
Vermillon s’appuie sur des rythme latins, tout en proposant «des chansons originales poétiques, profondément ancrées dans la culture du 12 temps», résume le guitariste.
Le quatuor fera voyager le public «avec un nouveau type de contenu», promet Patrice Servant.
«Pour Vermillon, on écrit tout ensemble [avec Marion Joncas], mais c’est pensé vraiment comme un band. C’est du rock flamenco francophone qui peut aller dans bien des directions: il y a par exemple une pièce comparable à Led Zeppelin, et une autre où on est plus dans l’ambiance Barbara. En tous cas, on est loin de Servantes; c’est plus pop, mais les rythmes et les harmonies sont très flamenco. L’esprit reste flamenco.»
La formation permet aussi à la danseuse de s’exprimer par le chant. Les paroles et les mélodies sont signées par Marion Joncas; son complice musicien s’occupe de ciseler les arrangements et de peaufiner les sonorités.
«Les textes parlent beaucoup de nature, d’animaux et de la fragilité de la Terre, mais de façon poétique. Ce ne sont pas des textes engagés: c’est plus abstrait, plus émotif que ça», précise Marion Joncas. Il s’agit d’une musique libre, mais toujours infusée par l’énergie, la chaleur et la lumière de l’Andalousie, sa source d’inspiration première. Pour l’illustration, la danseuse dresse un parallèle entre ce que fait Mes Aïeux avec le folklore québécois et l’arbre que Vermillon souhaite voir grandir: un feuillage rock, une écorce francophone et des racines flamenco.
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Bluesy AndaLucy vol. 2
Servantes en profitera pour faire découvrir quelques compositions datant de quelques années, mais jamais endisquées à ce jour. À terme, ces mélodies devraient composer l’album Bluesy AndaLucy vol. 2, sur lequel travaille Patrice Servant à temps perdu... c’est-à-dire lorsqu’il n’est pas accaparé par ses fonctions au sein du Festival de jazz de Montréal, auquel le guitariste Gatinois s’est greffé l’an dernier (il coordonne le volet «Off» du festival).
L’album se fera l’écho de Bluesy AndaLucy, un disque abreuvé de sonorités andalouses, paru en 2010. Ses pièces, rapidement adaptées en version symphonique, ont fait l’objet d’un spectacle orchestral qui a remporté en 2012 le prix de l’œuvre de l’année (prix du CALQ) en Outaouais.
Les «nouveaux» morceaux ont été composés «sur la route», vers 2014, alors que le duo s’est offert une tournée de 400 jours, périple qui lui a permis d’aller à la rencontre de musiciens d’horizons divers, notamment en Espagne – où Marion Joncas essaie de retourner chaque année, pour perfectionner sa maîtrise du flamenco. Au CNA, ce sont ces «pièces que je n’ai jouées à personne depuis 2014», qu’il fera découvrir.
Distance
«Les compos’ sont finies depuis longtemps – et j’en ai vraiment plein – mais non, je n’ai jamais enregistré l’album.»
À l’en croire, Bluesy AndaLucy vol. 2 n’est pas à la veille de voir le jour. «Aujourd’hui, j’ai [enfin] les moyens financiers de faire l’album... mais je n’ai pas le temps qu’il faudrait pour le faire comme il faut», se désole Patrice Servant qui, en sus de son rôle au sein du festival de jazz montréalais, enseigne la guitare à l’École de musique de l’Outaouais et à la Strum School, sa propre école de musique.
Marion Joncas, elle, enseigne la danse flamenco dans l’édifice de L’Avant-première (rue Montcalm).
«Bluesy AndaLucy, je vais le faire un jour, c’est sûr... mais ça sortira quand ça sortira!» Peut-être même au compte-goutte, en se contentant de faire paraître une série de simples, plutôt qu’un album complet, laisse-t-il entendre. «Je fais mes compositions, mais [j’ai pris de la distance avec] les cadres et les barèmes de l’industrie.»
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À la Quatrième salle du CNA, mercredi le 22 novembre (19h30).
Billets (15$): Centre national des arts