Il fera chaud au parc Lansdowne pour le CityFolk

De parrain du punk à crooner francophile, Iggy Pop n’est jamais là où on l’attend: après un album jazzy, l’«Iguane» revient aux grosses guitares, entouré de figures d’un rock alternatif américain qui lui doit tant.

On peut s’attendre à une augmentation de la température sur la pelouse du parc Lansdowne, ce mercredi, alors que la scène du CityFolk accueillera l’«Iguane» le plus déshabillé de l’histoire de la musique punk-rok, Iggy Pop en personne, en ouverture de festival.


Et c’est l’échevelé Hozier qui viendra clôturer, dimanche, l’ex-Ottawa Folk Festival — qui fêterait cette année sa 30e édition, n’eût été une très malencontreuse pandémie.

Le CityFolk 2023, malgré son nom, ne résonne pas particulièrement folk. Quand on passe en revue la programmation, la tendance est au rock, et de la veine qui déménage.



Les organisateurs – la même équipe que celle qui chapeaute le Bluesfest d’Ottawa – se sont passablement dégagés de ses obligations patronymiques. Plutôt que de laisser le champ libre à l’americana reposant ou aux songwriters acoustiques, le CityFolk a ouvert les bras à des musiciens plus turbulents, du genre à donner chaud et faire tomber la chemise.

À commencer par les deux formations qui mettront la table avant Iggy Pop, mercredi: Busty & The Bass, mélange d’électro-soul et de hip-hop à fort volume (dès 19h30) et les Montréalais de NOBRO (attendus à 20h), bande de garage punk dont les riffs devraient, au mieux, réchauffer les planches, au pire, y mettre le feu.

David Wanless, le chanteur de Sven Gali. La formation hard-rock/heavy metal de Niagara Falls/Hamilton vient de faire paraître un nouvel album

Parmi les autres incendiaires attendus au parc Lansdowne, mentionnons le groupe Arkells, tête d’affiche de la soirée du 14 septembre; les rockeurs ontariens seront précédés par Gov’t Mule et leur southern rock bluesé et collant.

La formation grunge-rock alternatif made in Grande-Bretagne Bush débarquera pour la veillée du 15, tandis que la formation islandaise Kaleo, musclera la fin de soirée du 16 en estampillant l’air de ses ondes folk-rock.



Pour accueillir Bush, le CityFolk a programmé les Headstones (à 19h20), la turbulente formation de Kingston, en Ontario, que Hugh Dillon mène tambours battants depuis la fin des années 80, et qui poursuit depuis son petit bonhomme de chemin sur des rails moins roots que rock déglingué. Et l’après-midi du 15 sera pimenté par une autre bande canadienne, Sven Gali, dont le succès repose sur du bon vieux classic hard rock/heavy metal; le quintette de la région de Niagara Falls et Hamilton arrive avec un tout nouvel album, Bombs and Battlescars, paru cet été.

Voilà une brochette d’«artistes au sommet de leur art», suggérait le directeur artistique du CityFolk, Mark Monahan, lors du dévoilement des noms des invités de cette édition 2023.

La Montréalaise Allison Russell défie les étiquettes musicales.

Que les amateurs de folk se rassurent, il y en aura aussi. Un peu.

Le 14 et le 16, notamment.

Le 14, seront réunis sur la pelouse du parc Lansdowne The Tallest Man On Earth (alias du guitariste suédois Jens Kristian Matsson), l’Ontarienne Ruby Waters, la Britanno-colombienne Claire Coupland et le groupe montréalais RedFox. Un bel aperçu de ce à quoi ressemblent les nouveaux visages du folk (au sens large) contemporain.

Samedi, pour paver la voie à Kaleo, sont attendus (par ordre d’apparition, à partir de 17h30) l’Ottavienne Kristine St-Pierre, l’Australo-Canadien Mikhail Laxton, la Torontoise Andrea Ramolo (du duo Scarlett Jane; la chanteuse a lancé cet été The South, un savoureux album en italien avec la collaboration du groupe traditionnel Kalàscima), l’Américain David Kushner, la très éclectique Allison Russell, Montréalaise bilingue, touche-à-tout et Junoïsée, aussi à l’aise dans le folk que le pop, le gospel ou le R&B.



On attend également, vendredi, la Québécoise Geneviève Racette et le duo terreneuvien Fortunate Ones, Villages, aux tempi plus calmes.

Le spectacle de clôture de l'édition 2023 du CityFolk sera assuré par Hozier (Andrew Hozier-Byrne).

Hozier

Le City-folk se conclura pourtant sur des acords folk. Enfin, folk-blues-soul, plus précisément, en compagnie d’Andrew Hozier-Byrne, alias Hozier, tête d’affiche du 17 septembre.

Avant lui, défileront les Newyorkais de X Ambassadors (du rock alternatif à la sauce Red Hot Chili Peppers), le Torontois Julian Taylor (du rock-folk-roots-soul dynamique) et un spectacle hommage au pianiste Gram Parsons servi par la bande Grievous Angel, qui porte le nom d’un album-phare signé Parsons en 1974.

Gram Parsons, qui a métissé de nombreux styles (du folk au country, en passant par le soul et le rock) au fil de sa carrière, fut un collaborateur de The Byrds, et un mentor d’Emmilou Harris.

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Renseignements: cityfolkfestival.com

Billets: cf2023.frontgatetickets.com